Systèmes participatifs de garantie : une autre forme de certification écologique basée sur la confiance
Actuellement, un produit, pour être qualifié de biologique, doit avoir été élaboré selon les normes stipulées par le règlement (CE 834/2007) et certifié par l’un des organismes de certification agréés, selon le système de certification « tiers ».
Alternatives à la certification ‘tierce partie’, GSP
Origine
Face au système de certification « tiers », des alternatives à la certification apparaissent qui se tournent à nouveau vers la participation comme stratégie . Ce sont les Systèmes Participatifs de Garantie (SPG), Participatory Guarantee Systems (PGS) en anglais. Celles-ci surgissent spontanément dans divers groupes de producteurs dans différents pays du Sud. Pour que leurs produits accèdent au marché bio occidental, ils doivent répondre aux normes de production et de certification de chaque marché auquel ils sont destinés (principalement européen ou nord-américain), ce qui éloigne également ces groupes de leurs modes de production locaux. Face à cette colonisation, les GSP prônent l’adaptation locale et la participation active des personnes impliquées dans le processus .
Définition
Sa définition la plus courante est celle qui a été construite en tant que groupe pour IFOAM en 2007 : les systèmes de garantie participatifs sont des systèmes d’assurance qualité qui opèrent au niveau local . Ils certifient les producteurs sur la base de la participation active des acteurs et sont construits sur la confiance , les réseaux sociaux et l’échange de connaissances. Cependant, il existe déjà de nombreuses définitions, proposées par les différents groupes qui les appliquent, qui s’attachent à mettre en évidence son potentiel politique de transformation sociale, sa procédure ou ses principes. Cette diversité montre leur grande polyvalence qui en fait un outil à fort potentiel.
Ce sont des systèmes de certification gérés par le groupe local qui est chargé d’organiser et de faire des visites dans les exploitations (avec des représentants de la même production et consommation) pour aider l’agriculteur visité à améliorer sa gestion, l’adapter aux directives établies par le propre grouper. Après la visite, un autre groupe est chargé de vérifier la bonne application des règles et de délivrer (ou non) le certificat. Le groupe dans son ensemble peut proposer des améliorations pour tendre vers des degrés plus élevés de durabilité, tant au niveau de la production que de la commercialisation. La certification n’est plus un mécanisme de contrôle et devient ainsi un mécanisme d’aide à la production de personnes.
Début
- Une analyse d’études de cas détermine un cadre théorique commun à tous les GSP. Ils fondent leurs procédures sur les aspects suivants :
- Une vision partagée entre toutes les personnes qui participent à ces systèmes. C’est celui qui englobe l’ensemble du processus dans lequel s’encadrent les structures et procédures établies, c’est-à-dire à la fois la recherche d’une gestion durable des ressources naturelles, et la recherche de l’équité au niveau social et de la participation comme stratégie de pouvoir. Elle est précisée dans les orientations organisationnelles du système, établissant son propre cadre théorique.
- La participation de toutes les personnes impliquées de la production et de la consommation, et horizontalement, dans les activités et les processus de vérification effectués pour garantir la validité du sceau.
- La confiance comme base et comme objectif. Elle est la base de la participation et de la transparence, elle permet de participer activement aux structures et de générer des informations véridiques et sincères -même en cas de mauvaise manipulation, à améliorer- lors des procédures. C’est avant tout le moteur de la création du groupe. C’est l’objectif puisqu’il s’agit de générer la confiance dans un produit.
- La transparence comme base de confiance. Elle est établie à la fois dans les processus et dans les informations générées. La confiance et la transparence se nourrissent l’une de l’autre.
- Un processus local créé à partir et pour une portée territoriale et humaine spécifique, maîtrisable en termes de connaissances, de distances et de réseaux sociaux.
- Un processus d’apprentissage dérivé de l’échange de connaissances et de connaissances entre les membres du SPG, soit entre les parties de la production et de la consommation, soit dans chacune d’elles. Favorisé par la rencontre entre les personnes impliquées qui favorise le système et l’approche constructive à partir de laquelle la certification est abordée. C’est un apprentissage technique (sur la gestion de l’exploitation mais aussi sur les stratégies et circuits de commercialisation, etc.) mais aussi humain, issu du travail en équipe, et de la gestion collective d’un bien commun.
La participation et la confiance se nourrissent l’une de l’autre et sont la clé de tous les processus sociaux établis dans le cadre d’un système de garantie participatif.
Dimensions du canon automoteur
Sans cesser d’être des systèmes de certification en tant que tels, l’approche systémique des SPG sur la production et la consommation alimentaires leur confère des caractéristiques spécifiques qui en font des outils polyvalents. Ils étendent leur rayon d’action aux dimensions productives, socioculturelles et économiques de l’activité agricole.
Bref, fondés sur la participation et la confiance, les SPG couvrent de multiples champs d’action, permettant leur cogestion.
SPG et souveraineté alimentaire
Les SPG sont des outils spécialement adaptés à la Souveraineté Alimentaire puisqu’ils permettent de rendre visible la réalité productive de l’activité agricole et permettent de générer des engagements pour partager, entre production et consommation, les risques qui y sont associés. Derrière un label décerné par SPG, les informations transmises vont au-delà du processus de production ; il intègre également les aspects sociaux et environnementaux qui sont indissociables de toutes les activités productives liées à l’environnement, telles que l’agriculture. Par ailleurs, en Europe, où le poids de la consommation est supérieur à celui de la production, les SPG sont particulièrement adaptés aux circuits courts de commercialisation. De cette façon, en plus de raccourcir la chaîne et donc de permettre l’attribution de prix plus justes pour les deux parties, ils téléchargent également, en partie,
Un modèle à appliquer de Souveraineté Alimentaire
Originaires du cadre de la production biologique, les SPG s’étendent aux domaines de la souveraineté alimentaire puisqu’ils couvrent la production et la commercialisation de la production à partir de stratégies d’intégration, d’éducation et de participation. Acquérir par sa nature même, la dimension politique de la Souveraineté Alimentaire.
Leur potentiel leur a permis d’être très réceptifs par de nombreuses organisations qui commencent à les appliquer, déjà en Europe. Mais sa richesse et sa diversité rendent complexe son appréhension globale. Il est donc recommandé de ne pas perdre de vue qu’il s’agit de processus locaux, où la participation et la confiance sont les éléments clés. La gestion des deux requiert une grande flexibilité ainsi qu’une capacité à percevoir les processus sociaux, leurs rythmes et leurs évolutions.
D’autre part, bien que ses principes et sa procédure fassent de la certification un outil et non une fin (comme dans les systèmes « tiers »), ce sont toujours des systèmes de certification. Lorsqu’on les utilise comme outil d’articulation, il peut être intéressant d’analyser s’ils sont, en soi, la solution la plus appropriée, ou s’ils doivent être adaptés, en incorporant, en modelant, en arrondissant leurs pointes pour les adapter aux différentes expériences qui tendent à implanter des espaces de Souveraineté Alimentaire.
Via le magazine Souveraineté alimentaire, biodiversité et cultures
Exemples de SPG en Espagne :
HORTSOSTENIBLE : AGROECOLOGIA I SOSTENIBILITAT
Document d’intérêt :
Systèmes de garantie participatifs. Vision partagée, idéaux partagés. IFOAM
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