La nouvelle réforme énergétique du gouvernement aura de nombreux effets secondaires. Parmi eux, celui de créer un nouveau groupe de hors-la-loi : les « criminels solaires ». Cela ressort clairement de l’arrêté royal (AR) sur l’autoconsommation et la production avec autoconsommation rendu public. Dans ce document, quiconque a un panneau solaire sur son toit ou tout autre système de production d’électricité renouvelable doit s’inscrire pour commencer à payer le nouveau « péage de secours » (un terme inventé par Iberdrola). Celui qui ne le fait pas peut être sanctionné jusqu’à 60 millions d’euros.
La mesure disproportionnée est évidente et elle ne peut que répondre à la demande des grandes compagnies d’électricité, avec Iberdrola à la barre ( #Tepillamosiberdrola ). L’intention est d’éliminer toute possibilité d’autonomie énergétique pour les consommateurs , ce qui irait à l’encontre des intérêts économiques d’Iberdrola et du reste des entreprises de l’UNESA. Il suffirait que de plus en plus de citoyens se mettent à produire leur propre électricité chez eux (qui est désormais moins cher) et arrêtent de consommer celle qui provient des centrales au gaz, au charbon ou au nucléaire de ces grandes entreprises. Quelle audace !
Cet AR aura des conséquences. La première : de nombreuses personnes vont directement retirer les panneaux solaires de leurs toitures . Même si cela aura également l’effet inverse : cela fera que d’autres décident de ne pas se conformer à la norme et ils seront considérés comme des criminels solaires. Malgré le fait que le soleil appartient à tout le monde, l’Espagne deviendra le premier pays au monde où il ne pourra pas être utilisé librement. Et cela grâce à Iberdrola et à l’UNESA. Mais le pire, c’est qu’elle a été ratifiée par un texte juridique par notre gouvernement.
Malheureusement, la RD sur l’autoconsommation n’est pas la seule qui vise à mettre fin à l’avenir renouvelable et durable de notre pays . En deux semaines, le Gouvernement, via la Commission nationale de l’énergie, a envoyé 14 textes normatifs qui se veulent la réforme énergétique « définitive ». Dans un exercice de manque de transparence et de participation, ils veulent que les citoyens et les consommateurs acceptent une absurdité d’une telle envergure. Si ces règles et lois sont enfin validées, elles nous ramèneront à la remorque sur les questions énergétiques. Pour cette raison, Greenpeace et le reste des organisations environnementales ont fait connaître au gouvernement leur rejet catégorique de la réforme. Depuis Greenpeace, nous allons continuer à travailler pour ramener l’Espagne sur le chemin qu’elle a tracé, et qui est désormais suivi par des pays comme l’Allemagne ou le Danemark. C’est-à-dire parvenir le plus rapidement possible à un système d’énergie efficace, intelligent et 100 % renouvelable .
Julio Barea @juliobarea, responsable de la campagne Énergie et changement climatique de Greenpeace