Généralité
C’est un arbuste vivace, de 30-40 cm de haut et 20-30 cm de large, au port buissonnant assez compact, aux tiges très ramifiées, ligneuses à la base, herbacées et fines au dessus, mais au bout de 4-5 ans elles se lignifient et se tordent ; la racine principale est ligneuse et a un fort ancrage, tandis que les secondaires ont une consistance fibreuse. Les feuilles sont opposées, petites, de forme ovale-lancéolée, entières, sans pétiole, d’une couleur verte tendant au gris sur la page supérieure et poilues en dessous. Les fleurs sont hermaphrodites, de couleur blanc-rose ou lilas, petites et rassemblées en inflorescences qui s’insèrent dans l’aisselle des feuilles. La floraison a lieu aux mois de juin et juillet, la pollinisation est entomophile, opérée par les abeilles ou autres insectes pollinisateurs. Les fruits sont des akènes contenant quatre petites graines sphériques et brunes. Les parties de la plante utilisées sont les feuilles et la plante à fleurs, la plante entière dégage un arôme très intense et caractéristique.
Climat et relief
Le grand thym préfère les climats tempérés, est capable de supporter des températures de 12 à 15 degrés en dessous de zéro pendant de courtes périodes, alors qu’il craint les hivers constamment rigoureux et humides, ainsi que les gelées tardives au printemps. Les meilleures expositions sont des environnements complètement ensoleillés et abrités, mais il pousse également bien dans les zones partiellement ombragées. En termes de sol c’est une espèce adaptable, cependant elle préfère les sols meubles, caillouteux, pauvres, calcaires et bien drainés, tout en évitant les sols trop argileux et compacts car sujets à la stagnation de l’eau. Cette plante est originaire du bassin méditerranéen, dans les milieux arides elle a une teneur aromatique plus élevée ; dans notre pays, il est répandu sur presque tout le territoire, du niveau de la mer jusqu’à 800-1000 m d’altitude.
Propagation
Le thym se multiplie par graines et par bouturage, dans une moindre mesure par division de touffes et par rejeton. Le semis doit se faire au début du printemps en pleine terre, aux mois de juin-juillet en pépinière ; les graines ont une bonne capacité de germination. Dans ce dernier cas, les graines sont placées dans des récipients avec un substrat léger et fertile qu’il faut humidifier, puis elles doivent être conservées dans l’obscurité pour favoriser la germination, tandis que lorsque les plantules émergent, la luminosité est augmentée ; au printemps, les semis sont prêts à être repiqués. Les boutures, longues de 10 cm, sont prélevées en été sur des plantes ayant 2-4 ans, elles sont placées dans un substrat constitué de sable et de tourbe à parts égales. Une fois l’enracinement effectué, les plantules sont prêtes à être repiquées au printemps suivant.
Techniques de culture
Le thym se cultive dans les potagers et les jardins familiaux, en pots à l’extérieur, en plein champ et dans les plates-bandes comme couvre-sol. Le cycle de culture dure 4-5 ans, non plus car les tiges se lignifient également au sommet. Les distances de plantation entre les rangs sont de 50-60 cm et sur le rang de 30 cm, avec une densité de 5-7 plants/m2. Si le semis a été effectué en pleine terre, les plants doivent être éclaircis afin de conserver une densité correcte. Le désherbage, par rapport aux grandes cultures, se fait par sarclage entre un rang et l’autre, tandis que le désherbage manuel est pratiqué dans les jardins familiaux. La fertilisation est réalisée lors de la préparation du lit de semence par ajout de fumier mûr, tandis que dans les années qui suivent la reprise végétative un engrais ternaire à libération lente est administré, en effet l’azote et le potassium améliorent le tallage de la plante. L’irrigation est généralement réalisée immédiatement après la première récolte afin de favoriser le renouvellement végétatif suivant et pendant l’été en cas de sécheresse prolongée. Le grand thym est une plante assez sujette aux attaques de parasites, parmi les champignons on retiendra la rouille, qui affecte les feuilles, et la pourriture des racines, qui s’installent en cas de stagnation hydrique.