La haie : mur végétal aux multiples fonctions pratiques
La distance des haies à la frontière selon le code civil
La question de l’éloignement des haies de la frontière est régie par les règlements communaux et les usages locaux, ou à leur absence par le code civil, aux articles 892 à 896. Ces règles visent à protéger le terrain attenant d’éventuels dommages, mais aussi pour garantir sa pleine jouissance, une haie peut en effet enlever l’air, la lumière et la vue. Les distances sont établies en fonction de la hauteur que la plante peut atteindre dans l’abstrait et non de son développement réel : – 3 m, pour les arbres de grande taille, comme les pins, les cyprès, les peupliers, c’est-à-dire les arbres dont le tronc, avant les branches, est capable de dépasser 3 mètres de hauteur; – 1,5 m, pour les arbres de faible taille, c’est-à-dire ceux dont le tronc, avant les branches, n’excède pas 3 mètres de hauteur ; – 50 cm, pour les vignes, arbustes, haies vives, végétaux de moins de 2,5 mètres de haut ; – 1 mètre, pour les haies de souches ; – 2 m, pour les haies acridiennes. La distance est mesurée de la ligne de démarcation à la base du tronc, au niveau du sol. S’il y a un mur en bordure, à la fois commun et de propriété exclusive, il n’est pas nécessaire de respecter les distances minimales, tant que les plantes ne dépassent pas la hauteur du mur.
La distance de la limite des arbres et des haies existantes
Que se passe-t-il si vous mettez la main sur un terrain sur lequel une haie existe déjà ? Cette éventualité est prévue par l’article 895, et de fait le droit de planter des arbres, et donc des haies, à une distance inférieure à la distance légale peut être acquis, constituant pratiquement une servitude pesant sur le terrain adjacent. Cela peut se faire par contrat, par destination du père de famille, c’est-à-dire en divisant une terre préalablement unifiée, et par usucapione, lorsque l’arbre est toléré pendant 20 ans, sans aucune contestation. Dans ce cas, l’arbre ou la haie demeure, mais ne peut être remplacé, sauf s’il s’agit d’un arbre à l’intérieur d’une haie. Si, par contre, le droit n’a pas encore été acquis, la règle générale est suivie et l’arrachage des plantes peut être demandé. Le droit de faire étendre les branches des arbres, au contraire, ne peut être acquis par usucapione. Un cas particulier est celui d’une haie placée sur une bordure, qui est considérée comme commune sauf preuve contraire, à moins qu’elle ne clôture un fonds sur toute sa longueur, auquel cas elle est supposée à Photo www.stlouishomesmag.com
Distance haies de la frontière : Que se passe-t-il lorsque les distances ne sont pas respectées ?
L’un des litiges les plus fréquents entre voisins est précisément celui concernant les distances entre les propriétés, donc, si vous voulez créer une haie, dans le choix des plantes, il est nécessaire d’examiner attentivement leur développement possible, en tenant également compte du feuillage et l’extension des racines, ce qui peut être un motif de responsabilité pour les dommages. Si la distance des haies par rapport à la frontière est inférieure à la distance légale, les voisins peuvent exiger qu’elles soient arrachées, indépendamment des dommages réels. La même chose se produit pour les branches et les racines qui envahissent le fond, dont le propriétaire peut même le broyer lui-même. Il a aussi le droit de garder les fruits qui tombent des branches pour des causes naturelles, mais il ne peut pas les cueillir. Pour faire valoir vos droits, il est nécessaire d’agir immédiatement, afin de ne pas accumuler l’usucapione, en envoyant une demande écrite, pour éventuellement engager une action en justice. À cet égard, il faut rappeler que si son droit naît sur la base d’un règlement, il est nécessaire de présenter le document au juge, qui n’est pas tenu de le connaître en règle secondaire.