Banques de graines. L’importance de ne pas perdre le contrôle.
Jusqu’à présent il ne semblait pas très important d’où l’agriculteur a planté les graines , qu’il les ait achetées à des entreprises ou à des coopératives agricoles d’entreprises, provenaient de l’échange avec d’autres agriculteurs ou d’avoir économisé une partie de la production de l’année précédente pour les replanter l’année suivante. .
Jusqu’à présent, alors que les choses évoluent si vite, personne n’a réalisé l’importance de prendre l’une ou l’autre action et les conséquences que cela a dans le futur.
Les entreprises sont régies par deux valeurs :
- Bénéfices
- Marché
Au début, il ne semble pas que les entreprises gagnent beaucoup de la vente de semences, mais loin de là, les entreprises spécialisées dans la vente et le traitement des semences obtiennent des bénéfices succulents, selon le pays dans lequel elles parviennent à se les procurer. .marché. C’est-à-dire que, logiquement, ils obtiennent de plus grands avantages là où ils peuvent faire avec plus de clients et s’ils finissent ou non par contrôler toute leur production.
Cela les a amenés à concevoir diverses stratégiesqui leur assurent le marché, le contrôle et de plus grands avantages. La stratégie la plus courante est la création de « marques déposées de semences » avec une caution légale contre quiconque les sème sans les avoir acquises dans les conditions qu’ils ont établies. Au départ, pour pouvoir les introduire sur le marché, ils les vendent à bas prix et assurent une rentabilité élevée, dans le cas de semences d’espèces dérivées ou hybrides modifiées en laboratoire, ce qu’elles ne comptent pas c’est qu’elles sont infertile en deux ou trois replantations. Ils utilisent également la technique consistant à imposer des obligations strictes sur la vente de la production obtenue. Pratique, celle-ci, pratiquée dans certaines coopératives d’entreprises agricoles, où les agriculteurs sont contraints de vendre «exclusivement» toute la production obtenue à partir des semences qu’ils ont achetées,
Avec le temps et du fait du manque de formation économique de nombreux agriculteurs, les entreprises qui reprennent ainsi un marché finissent par obtenir à terme le monopole de la production de semences (ou duopole s’il s’agit de deux entreprises, mais normalement pas. sont spécialisés dans de nombreux produits, ils doivent leur en distribuer, même si ce ne sont pas des pratiques très légales). Ainsi, ils peuvent librement leur imposer les prix qu’ils souhaitent (généralement à la hausse) et les résultats économiques des exploitations finiront par être contrôlés par eux-mêmes de l’extérieur (à la baisse). Fait qui se passe en Inde, où entre autres semences, les semences de coton hybrides ont conduit à la faillite totale de nombreux agriculteurs, provoquant le suicide de nombre d’entre eux (vendus par des sociétés multinationales, majoritairement occidentales).
Mais cette réalité n’a pas que des effets économiques. En général, le monopole des semences peut finir par affecter négativement la biodiversitéde l’environnement, en modifiant l’habitat ou la relation que les espèces indigènes entretiennent avec d’autres espèces végétales ou avec les animaux qui vivent avec elles ou s’en nourrissent. Et surtout, en plus, le monopole des semences, affectera la diversité des espèces cultivées. Les semences obtenues à partir d’une espèce locale, autochtone, sur laquelle l’entreprise monopolistique n’a pas le contrôle, ne sont pas « rentables » au niveau international, elles ne sont pas intéressantes économiquement et donc, elles mettront tout en œuvre pour les faire disparaître. Concernant ces derniers, il y a des jugements aux États-Unis, où les agriculteurs, lorsque leurs plantations sont infectées par le pollen des fermes voisines de production « de marque », ils ont perdu toute production et ont également dû indemniser l’entreprise pour avoir des semences « de marque » sans autorisation.
Compte tenu de la diversité qui existe encore en Europe et de la croissance et de l’intérêt pour l’agriculture biologique de la part des producteurs et des consommateurs, il est nécessaire que chacun fasse un effort et consacre du temps à cette question, pour maintenir et ne pas perdre la souveraineté et la liberté que nous possédons, pour le moment, sur les graines. On ne peut pas se laisser berner par de fausses promesses, assurant une certaine capacité productive ou un faible coût, les circonstances changent avec le temps et plus si d’autres les établissent. À la longue, quand la souveraineté sur les choses est abandonnée, les petits perdent toujours.
Pour éviter cela, de nombreux agriculteurs et passionnés d’horticulture commencent à échanger des semences entre eux et contournent ainsi le contrôle que ces entreprises entendent mettre en place. Une autre méthode, peu répandue mais prometteuse, est la création de banques de semences publiques ou de communautés agricoles locales, auxquelles une partie des semences obtenues au cours de l’année sont volontairement transférées, afin qu’elles deviennent disponibles pour d’autres, assurant ainsi la conservation et la disponibilité de le même et surtout la diversité.
Cependant, selon ce que nous décidons de faire aujourd’hui, demain d’autres auront plus ou moins de variété de produits, auront ou non le contrôle sur la quantité et le type de produit qu’ils veulent planter, seront productifs et économiquement autosuffisants, ou deviendra un maillon de plus dans la chaîne de production des autres, qui sont dans de grands bureaux à des centaines de kilomètres ou sur un autre Continent, un simple employé qui met sa terre, ses outils et sa main-d’œuvre au service des grandes multinationales, aux prix qu’elles conviennent . Quelle responsabilité !
Écrit par José G. Fraile
.
.